Il y a des choses dont on parle peu et pourtant, ce sont des douleurs muettes, des situations que l’on côtoie parfois sans s’en rendre compte. Aujourd’hui on veut vous parler du cancer et de la part du sport et de la récupération sportive dans le processus de guérison. Vous allez pour cela découvrir pour ce mois d'Octobre Rose, le témoignage d’un membre de notre propre TEAM, qui a le courage de vous parler de son expérience intime et personnelle.
TEMOIGNAGE :
“ J’ai toujours été sportive depuis toute petite et je n’ai jamais arrêté, seule mes pratiques ont évolué. J’ai fait de la gym, puis 10 ans de natation ! Enfin je me suis tournée peu à peu vers le crosstraining puis j’ai découvert le CrossFit sans pour autant abandonner de grosses randonnées, du trekking et toujours de la natation. Bref le sport et moi c’est une grande histoire d’amour !
Non seulement j’ai toujours aimé le sport, mais j’ai également toujours fait très attention à mon alimentation d’autant plus que je suis cœliaque et atteinte du côlon irritable…
Puis ça a été le choc.
Quand je suis tombée malade en mai 2023, mon monde s’est écroulé.
J’étais active, en forme, avec une bonne hygiène de vie… je ne comprenais pas ce qui m’arrivait, et encore moins pourquoi ! Je me disais que cette vie « équilibrée » ne m’avait servi à rien contre cette maladie, mais j’avais tort.
Je m’appelle Jennifer, j’ai 38 ans, je suis massothérapeute et infirmière et je suis en rémission d’un cancer du sein depuis 6 mois. Voici mon histoire.
A partir de l’annonce du diagnostic du cancer, j’ai pris mes “gants de boxe” et je suis partie en guerre contre la maladie. J’ai décidé de continuer à me bouger autant que possible, d’ailleurs c’est ce qu’on vous recommande pour toutes les phases de la maladie.
J’ai commencé mon protocole par 6 mois de chimiothérapie. Je n’avais plus envie d’aller à la salle de CrossFit, trop loin de chez moi, honteuse de me montrer sans cheveux, nauséeuse, épuisée.
J’ai donc créé ma propre petite salle de CrossFit chez moi et je me suis tenue à une programmation adaptée à mon état presque quotidiennement. Je réduisais mes séances à 30 minutes. Et les jours où j’étais plus en forme, je faisais de grosses randonnées.
Au fil des mois et des séances, j’ai senti une réelle différence sur mon état de santé.
J’ai très bien supporté la chimiothérapie. J’étais fatiguée les premiers jours après l’injection mais 48h après, j’étais dans ma salle à faire mes séances de sport. Elles me permettaient aussi de tenir le coup moralement, de ne pas me sentir complètement malade. Comme me l’a dit souvent mon entourage, « si tu avais encore tes cheveux, on ne verrait pas que tu es malade ». J’avais un joli teint, je me sentais en forme, j’avais le moral et en parallèle la tumeur diminuait.
Malgré tous ses efforts, j’ai grossi.
C’est ce qui a été le plus dur à supporter. J’ai pris plus de 8 kilos sous chimiothérapie ( il y a beaucoup de cortisone dans celles contre le cancer du sein), mais j’ai continué de m’accrocher à ma façon de manger et de bouger pour limiter la casse.
Et ça a payé : j’en ai reperdu 5 une fois la chimiothérapie terminée !
Le plus difficile a été l’étape de la chirurgie (ablation totale du sein et des 2/3 des ganglions). La mobilité étant réduite avec impossibilité de porter des charges et une douleur assez importante, il a fallu tout réadapter une nouvelle fois.
J’ai été suivi par une kinésithérapeute du sein exceptionnelle qui m’a donné des idées de mouvements avec chaque palier pour le port de charge. C’était frustrant, mais je l’ai écouté et ma rééducation a été réussie.
J’ai donc repris à la sortie de la clinique des séances de marche, de bas du corps et j’ai commencé ma rééducation du haut du corps.
Là encore, le fait d’être sportive m’a sauvée. J’ai récupéré ma mobilité très vite.
La dernière étape des rayons est ce qui peut paraître le plus facile mais c’est l'étape qui laisse le plus de séquelles « invisibles ». On a des cordes lymphatiques qui se créent et qui « plaquent» les tissus contre l’os. La mobilité du bras est douloureuse et compliquée. À ce jour, je n’arrive toujours pas à me pendre à une barre ni à tendre mon bras complètement et les exercices des pectoraux sont douloureux, mais je continue de progresser chaque jour et je suis en rémission.
On m’avait mise sous hormonothérapie, mais je l’ai arrêté au bout de 6 mois car les douleurs articulaires m’empêchaient de bouger comme je l’entendais et me frustraient énormément.
Aujourd’hui, je refais tous les sports que j’aime.
Le sport permet de se remettre de cet ouragan qu’est le cancer plus facilement. Je n’ai vu aucune psychologue pendant tout mon traitement. Je pense que le sport y est pour beaucoup. Il me permet de me défouler, d’évacuer ma colère et mes peurs…
Il permet à mon corps de mieux récupérer, d’être moins fatiguée. Il y a des séquelles sur mon corps qui me rappellent ce par quoi je suis passée, mais j’ai la chance d’être en vie et je compte bien en profiter.
Alors un conseil, bougez bougez bougez !
Bien que chaque cas soit différent, je vous assure que même quand c’est difficile, même quand on n’en peut plus, on vous conseille de ne pas arrêter de faire ce qui vous est possible.
Il a été démontré que le sport réduisait les cas de cancer et de par mon expérience personnelle, même si la maladie vous touche, il vous permettra de vous battre avec les meilleures armes !
L’approche des professionnels de santé qualifiés et à l’écoute est indispensable.
Aujourd'hui, je continue ma pratique sportive, je me suis entourée de bons kiné pour améliorer ma mobilité, je prends soin de moi et ça passe par mon corps, mais aussi mon mental, mon sommeil, mon alimentation. Le récupération et l’activité sportive sont mes alliés aujourd’hui plus que jamais !
Si je vous fait aujourd'hui ce témoignage c’est que j’aimerais communiquer au plus grand nombre combien le sport est une véritable arme de guerre contre cette maladie, que ce soit avant, pendant et en rémission.”
Vous pouvez retrouvez Jennifer sur sa page Instagram ZEN&FIT ou sur son site internet : massages-quissac.fr
TEAM RECUP’ s’engage dans cette bataille contre le cancer depuis des années. En 2019, durant la compétition The Battle 3 à Crossfit Saint Simon, nous avions reversé les bénéfices des soins pour une Association de Lutte contre le Cancer du Sein pour Octobre Rose. Puis en 2021, la Présidente, Marguerite, a proposé gratuitement des soins durant la Battle Cancer 2021 à Toulouse, chez Crossfit Sept Deniers.
Cette cause est celle de chacun, que l’on soit ou non touché par la maladie. Quoiqu’il en soit : n’abandonnez jamais, ne vous abandonnez jamais ! Partagez à des proches qui peuvent trouver dans ce témoignage un espoir, une motivation ou un soutien. Et venez découvrir nos professionnels passionnés sur nos stands pour échanger avec eux !
Comments